Les Tramways à vapeur du Quercy
C'est une petite ligne fort sympathique du Lot qui reliait Saint-Céré à Bretenoux-Biars.
Situation géographique : Carte kilométrique de 1923 ci-dessous.
Quelques vues et cartes postales anciennes : Cliquez sur les points rouges de la carte ci-dessus.
La voie, à l'écartement métrique, était établie en accotement routier sur la presque totalité du trajet. Son tracé était difficile avec des rampes de 40 mm/m et des courbes de 40 m de rayon. Cette ligne avait son origine à Bretenoux dans la cour de la gare P.O. à proximité des installations de transit marchandises. Elle franchissait la Cère sur un pont routier, traversait le village de Bretenoux desservi par une halte, puis se dirigeait vers l'arrêt de la Croix-Blanche, à mi-parcours, où se situait l'unique et courte déviation en site propre, puis desservait l'arrêt de Belmont-St-Jean. Le rail descendait ensuite vers St-Céré et trouvait à l'entrée de l'agglomération la gare, le dépôt et les ateliers. Au delà, la voie noyée dans la chaussée se dirigeait vers la gare de St-Céré-ville, située au centre de la localité, place de la République. Ce terminus comportait un simple évitement pour remise en tête de la locomotive.
Historique :
En 1883, le Conseil général du Lot envisagea de désenclaver la capitale du Haut-Quercy. En 1904, le Département concéda une ligne en voie étroite joignant Bretenoux-Biars à Saint-Céré.
La Société des Tramways du Haut-Quercy fut alors constituée et chargée de la construction et de l' exploitation de cette ligne, longue de 11 kilomètres, mise en service en 1906. Elle fut exploitée jusqu' en 1934.
Durée moyenne du trajet : 40 minutes environ. Cette ligne desservait en plus de la gare de Bretenoux-Biars, Bretenoux-Bourg, Cornac, La Croix-Blanche, Belmont-St-Jean, Saint-Céré-gare et Saint-Céré-ville.
La ligne devait être prolongée vers le Nord en direction de Beaulieu pour se raccorder au Tramway de la Corrèze (Voir sur mon site ICI), mais ce projet ne vit jamais le jour.
Un autre projet qui n'a jamais vu le jour :
"...projet de création de la ligne de tramway Figeac-Conduché, que la Compagnie des chemins de fer et tramways départementaux du Midi de la France déposa le 18 juin 1909, à la régie départementale des Ponts et Chaussées, sous le numéro 2033.
Cette ligne faisait partie d’un plan visant à mailler le Haut-Quercy de tramways : de Saint-Céré à Bagnac via Latronquière, de Saint-Céré à Figeac, de Limogne à Conduché, etc.
Déjà dans sa séance du 18 avril 1893, le conseil général du Lot émettait le vœu qu’une étude soit faite sur l’établissement d’un chemin de fer à voie étroite, entre Figeac et Cahors, via Conduché, avec une demande d’ouverture de crédit de 1 500 F.
Étaient mis en avant les futurs échanges commerciaux, basés sur les nombreuses foires, treize à Figeac (et 104 marchés), treize à Cabrerets, douze à Blars, huit à Marcillac, trois à Béduer et Corn, deux à Brengues, un à Saint-Sulpice. En exergue également, l’exploitation des tabacs, fourrages ou céréales, et l’élevage important de bestiaux, comme autant de marchandises à transporter. La ligne partait de Figeac, au pied de l’octroi du pont du Gua, qui devait, de fait, servir de gare de départ. Des stations et haltes étaient prévues dans chaque commune traversée, le tramway se composant d’une locomotive ou de voitures automotrices, de voitures à voyageurs et de wagons à marchandises et fourgons.
Les trains ne devaient pas excéder 25 km/h dans les parties sur voies publiques, et 40 km/h dans les déviations. Elle se réduisait même à 12 km/h dans les traversées de lieux habités.
Ce projet, séduisant pour l’époque, resta malheureusement dans le fond des tiroirs. Seul témoin encore visible aujourd’hui, le bâtiment-gare de Boussac."
1906
- Début des travaux de construction de la ligne.
- Deux locomotives "Corpet-Louvet" 030 T N°1064 et 1065, parviennent sur le réseau. Elles servent aux travaux de construction de la ligne. A l'achèvement des travaux, la locomotive 1064 est cédée à une autre compagnie ; elle quitte le réseau.
- La locomotive 1065 reste à Saint-Céré et reçoit l'immatriculation N°1.
1907
- En fin d'année, mise en service à Saint-Céré, sous le nom de "Tramways à vapeur du Quercy" de la ligne de tramways à voie étroite métrique reliant cette commune à Bretenoux-Biars.
- Pour assurer le service voyageurs, le réseau possède à la mise en service deux voitures 2ème classe, à essieux, N° B1 et B2 et deux voitures 1ère classe-fourgon, à essieux, ADP1 et ADP2.
1908
- Peu après la mise en service, une nouvelle locomotive N°1153 du même constructeur et de type identique à la 1065 est réceptionné le 29 février 1908 ; elle reçoit l'immatriculation N°2.
1909
- En août 1909, deux voitures à boggies de seconde classe, By101 et By102, sont achetées en complément.
- Une troisième locomotive "Corpet-Louvet" arrive sur le réseau. Elle est de type 020-020 T, système Mallet. Livrée le 5 mars 1897 sur les "Tramways d'Ille et Vilaine", elle est inutilisée sur ce réseau. Elles est réceptionnée à Saint-Céré le 16 septembre 1909. Elle reçoit l'immatriculation N°3.
- Pour le service marchandises, le réseau dispose de : 6 wagons couverts Kf1 à Kf6, 2 wagons plats H1 et H2, 2 wagons plats M1 et M2, 6 wagons plats Sf 21 à Sf 26.
1912
En 1912, le matériel nécessaire au fonctionnement s'élève à :
- 3 locomotives à vapeur de 13 à 16 tonnes : 2 "Corpet-Louvet" 030 T (N°1 et 2) ; 1 "Corpet-Louvet" 020 + 020 T (N°3),
- 6 voitures de voyageurs d'une capacité totale de 144 passagers :
- 2 voitures 1ère classe-fourgon (ADP 1 et ADP 2) ;
- 2 voitures 2ème classe (By 101 et By 102),
- 2 voitures à bogie 2ème classe (B1 et B2) à plateforme centrale et lanterneau. Ces voitures furent livrées par la Société Decauville qui les avait initialement construites pour la compagnie des Tramways de Vanves au Camp de Mars, déclarée en faillite.
- 16 wagons de marchandises d'une capacité totale de 150 tonnes.
- Au début de 1912, le parc s'enrichit d'un locotracteur destiné à relayer partiellement la locomotive 020-020 T N°3, qui donne quelques signes de faiblesse. Il est immatriculé 10. Il fonctionne au pétrole et pèse 10 tonnes. Il a été revendu vers la fin de l'année 1921.
1921
- La compagnie des "Tramways à vapeur du Quercy" qui exploite la ligne de tramways reliant Saint-Céré à Bretenoux-Biars depuis 1906 cesse son activité.
1922
- Pour compléter le parc moteur, le réseau reçoit en location d'une entreprise toulousaine, vraisemblablement la "Société Anonyme des chantiers des Ponts-Jumeaux" (1), une locomotive du type 030 T N°5009 construite en 1887 par les Ets Carels à Gand (Belgique). Cette locomotive à vapeur présente la particularité d'être entièrement carrossée ; c'est le "type tramway" très utilisé aux chemins de fer vicinaux de Belgique.
1923
- Le dimanche 1er avril à Saint-Céré, redémarrage grâce à une régie départementale (Chemin de fer de Bretenoux-Biars à St Céré), de la ligne de tramway à vapeur reliant Saint-Céré à Bretenoux-Biars fermée depuis deux ans.
1924
- Pour moderniser l'exploitation, la compagnie reçoit livraison au mois de mai d'un autorail Berliet, type RFM. Voiture unidirectionnelle à deux essieux équipés d'un moteur de 40 ch, dont les essais en ligne ont lieu du 1er au 7 juin 1924.
1928
- Un second autorail, de marque Renault, type NY, vient compléter le parc du réseau.
1934
- Fermeture définitive de la ligne.
1936
- Le 13 août, déclassement de la voie et dépose.
Horaires :
En été 1912.
En été 1914.
Matériel : Cliquez sur ce lien
Bibliographie :
HISTOIRE DES COMMUNICATIONS - Tome XII - N°42 (Janvier-Mars 1969) - Edité par la
Société d'Histoire des Communications dans le Midi de la France. (Musée
Languedocien des Transports à Toulouse), article de Christian LACOMBE.
LES PETITS TRAINS DE JADIS - Tome 2 - Henri DOMENGIE - Editions du Cabri.
Le Lot 1900-1920 - Mémoire d'hier - Jean-Michel RIVIERE - Editions De Borée.
(1) cf. "Le Monde du Petit Train" de Bernard VIEU et Michel VIERS aux Editions
LR Presse.
Dans la Presse :
-
La Dépêche (Février 2013)
-
La Dépêche (Janvier 2014)
Voir aussi sur ce site : http://musee-mtvs.com/voiture-lot/
Mise à jour : 15/06/2016