Ligne inachevée de Foix à Lavelanet (09) et Quillan (11)

Carte IGN du projet
(Section de St Antoine à Celles, seuls travaux réalisés)

La ligne de chemin de fer Foix-Lavelanet-Quillan n'a jamais été construite. Elle a fait l'objet de plusieurs études qui prévoyaient des tracés différents obéissant à des controverses politiques, locales, départementales ou, tout simplement, financières. Quoi qu'il en soit, le retard pris par ces études techniques n'a jamais été comblé et la guerre de 1914 a sonné le glas de cet ambitieux projet. Seuls, quelques travaux visibles (ballast, murs de soutènement) démontrent qu'il y a eu un commencement d'exécution de cette ligne dans la région de Saint-Paul de Jarrat et Celles, à plusieurs kilomètres de Foix.

Près de St Paul-St Antoine (Foix), les vestiges ont été détruits, il y a une paire d'année pour faire une "deux voies" de contournement de St Paul de Jarrat. À Celles, venant de St Paul-St Antoine, la plateforme longe la route, à droite, sur quelques centaines de mètres. Puis traverse le ruisseau de la Baure et ensuite le longe la route de Lavelanet et le ruisseau sur quelques centaines de mètres encore.

Le tracé de la plateforme est matérialisé en pointillés roses. Cliquez sur les carrés oranges pour voir des photos  de vestiges.
PS - Faire glisser la carte vers la droite avec la souris.

Tras los montes (A travers les montagnes) : Extraits d'un article de J-C Christol et Yves Guimezanes - CDR N°241 (décembre 2001)

Globalement, le tracé de la ligne se serait amorcé à 200 m au sud de l'axe de la gare de St Paul-St Antoine, implantée au Pk 88,792 de la ligne Toulouse-Pamiers-Latour de Carol, en se détachant de celle-ci par une courbe de 300 m qui aurait coupé la nationale 117, devenue RD 117. Cette importante route aurait été déviée pour franchir le transpyrénéen devant l'entrée nord du tunnel de St Paul-St Antoine, long de 136 m. Cette modification aurait fait supprimer le passage à niveau, toujours en activité de nos jours.

Contournant les installations de la Sté Pyrénéenne d'Energie Electrique, elle aurait traversé la route au transformateur, pour approcher les hameaux de St Antoine et St Paulet, puis le cimetière de St Paul de Jarrat après un ouvrage métallique de 12 m sur la rivière Scios.

Passant bien derrière la localité on arrivait ensuite à une vaste emprise, face à la ferme de Bordeneuve, où devait être établie la gare de Celles-St Paul (Pk 2.866,06) à cheval sur les deux communes.

La voie ferrée en remblai puis en accotement de la route parvenait à Celles. Après un PN, elle aurait longé les maisons bordant la route pour se frayer un chemin entre la rivière de la Beaure et la RD 117, à qui elle aurait ensuite disputé la place en certains points particuliers. On prévoyait une halte au Pk 8.011,71, afin de desservir les communes montagnardes de Soule-Leychert-Roquefixade. La commune de Roquefixade s'enorgueillit sur ses hauteurs des ruines abruptes d'un château du XIIe, lequel fait face à la citadelle de Montségur, un autre témoin de l'épopée Cathare.

Venaient ensuite la gare de Nalzen-Freychenet (Pk 12.528,54) après que la ligne se soit affranchie du relief au moyen d'un souterrain de 233 m, puis celle de Villeneuve d'Olmes (Pk 17.514,64). La voie ferrée devait ensuite longer la vallée et la RD 117 jusqu'à Lavelanet sur une longueur totale de 30,884 Km, jalonnée de 35 passages à niveau.

Là, le premier tracé étudié ralliait directement la gare de Lavelanet. Mais très vite, pour éviter les remises en tête de machines, la décision fut prise de créer une nouvelle gare au sud de Lavelanet. Laquelle, au moyen d'un court raccordement, aurait été reliée à l'ancienne gare Midi. Le tracé retenu aurait nécessité deux souterrains de 130 m et 340 m évitant un passage difficile, quelques kilomètres avant la gare nouvelle de Lavelanet-Sud (ou Lavelanet-St-Jean d'Aigues, si vous préférez), où serait arrivé ce fameux tronçon de 1,826 Km après un tunnel sous la colline. La marche des trains sur le prolongement vers Bélesta pouvait alors s'effectuer sans rebroussement, seuls les voyageurs et marchandises à destination de Bram auraient rebroussé vers le nord.

Avant Bélestat (Pk 27.410,78), la gare finale de ce tracé, on serait passé à la halte d'Aiguillon au Pk 25.319,75.

L'objectif de beaucoup aurait été atteint : le grand centre industriel concentré dans le triangle des trois communes de Laroque-d'Olmes, Lavelanet et Bélestat, enfin bien desservi par voie ferrée...

Un hypothétique extension vers Quillan

...Selon le tracé qui sera sans cesse remodelé jusqu'en 1928, la voie ferrée vers Quillan aurait quitté Bélesta au nord de la ville avant d'attaquer la rude rampe menant au Col del Teil. Traversant la RD 117, qu'elle suivait jusqu'au col de la Babourade, elle aurait abandonné l'Ariège pour pénétrer dans le département de l'Aude. A ce moment-là, le tracé prévu, profitant de bonnes courbes de niveau, se serait éloigné considérablement de la route, pour descendre sur le plateau de Puivert qu'il aurait contourné par le sud. La gare se serait située de l'autre côté du plan d'eau, au pont de "Grabo del Rec" dans les parages des Pk 12 et 13, entre cette commune et le hameau de Camp Bonnaure... De là, conservant l'avantage de la pente, la voie ferrée serait passée sous Camp Sylvestre, puis se serait rapprochée de la RD 117 et de Nébias. La gare de Nébias était prévue plein sud au Pk 17. Les rails suivant la RD 117 auraient rapidement bifurqué avant Lafage sur la gauche, franchi encore la 117 et passant un court tunnel, se seraient incurvés vers Brenac, autour du Col du Portel. Il ne restait plus qu'à dévaler vers Brézilhou et au terme d'un viaduc, atteindre en courbe la ligne Midi Carcassonne-Quillan au Pk 401,650.

Si elle avait été réalisée, cette extension vers Quillan aurait bouclé le maillon manquant pour constituer une véritable transversale "sous-pyrénéenne" de Boussens à Rivesaltes via St-Girons, Foix, St Paul-St Antoine, Lavelanet et Quillan...