Ligne de Cahors à Moissac (Ligne inachevée)
CAHORS — MOISSAC (61 km, chantier inachevé)
L’idée de relier Cahors à la vallée de la Garonne par une ligne directe rejoignant la grande artère des chemins de fer du Midi à Valence-d’Agen ou Moissac, remonte à l’élaboration du plan FREYCINET, lequel classe ce projet sous le no.1 11 dans le programme figurant dans la loi de Juillet 1879. Un avant-projet de tracé est mis à l’étude dès 1881 mais les négociations entre la compagnie d’Orléans et les départements du Lot et du Tarn-&-Garonne s’enlisent bientôt dans les désaccords au sujet de la participation financière des collectivités intéressées. Le 20 Mars 1893, une concession éventuelle est attribuée au P.O., avec possibilité d’exécuter la ligne à voie étroite afin de réduire les frais d’infrastructure. Au terme d’interminables avatars administratifs, une concession définitive à voie normale est votée le 7 Juillet 1913. Un an plus tard, la guerre interrompt les études, qui sont reprises en 1918, permettant aux ingénieurs de la compagnie de présenter enfin le projet définitif.
Etablie en voie unique avec des déclivités de 25 mm/m et des courbes d’un rayon minimal de 250 m, la ligne doit se détacher de la radiale Paris Bordeaux à 4 km au sud de la gare de Cahors. Par un vallon affluent du Lot, elle remonte sur le plateau de Villesêque pour rejoindre le bassin de la Garonne. Suivant la vallée de la Barguelonnette, la voie entre dans le département du Tarn-&-Garonne et rejoint la Barguelonne près de la station de Miramont-Montesquieu. S’infléchissant alors vers le sud, elle rejoint la transversale Bordeaux — Toulouse de la compagnie du Midi à l’entrée de Moissac, face au confluent du Tarn et de la Garonne. Tout au long du parcours, six stations sont prévues pour desservir les localités du plateau: Villesèque, St.Pantaléon, Montcuq, Lauzerte, Miramont-Montesquieu et Castelsagrat.
Dès le printemps 1919, les chantiers sont adjugés à l’entreprise BOYER, qui réalise bientôt les terrassements. A la fin de l’année 1926, les difficultés de l’entrepreneur nécessitent cependant une reprise des travaux en régie. Le 25 Mars 1932 enfin, la compagnie procède à la réception provisoire de la plate forme, sur laquelle restent encore à construire les bâtiments et à poser la voie et la signalisation. Quelques mois plus tard, le Conseil National Economique classe la ligne dans les réalisations de seconde urgence et préconise la suspension des travaux, tout en assurant l’entretien de l’infrastructure déjà réalisée. Deux ans après, le service de la Construction est autorisé à mettre un terme à toute dépense pour ces travaux qui ont déjà coûté 65,6 millions de francs à la collectivité... Le 30 Novembre 1941, alors que sa plateforme inachevée est déjà abandonnée depuis longtemps à la végétation, la ligne de Cahors à Moissac est officiellement déclassée par décret du gouvernement de Vichy.
On peut encore apercevoir ici ou là, quelques ouvrages construits en prévision de cette ligne et en suivre sur une carte IGN le tracé.
Voici quelques vestiges vers Cahors.
Quelques photos des tranchées vers Trespoux.
Et quelques vestiges de ponts vers Moissac.
Mise à jour : 18/02/2015